81 - Vouloir changer les autres.
Lorsque l'on écoute une personne, qu'on la comprend; on peut l'aimer pour ce qu'elle est .
Mais si on ne l'écoute pas, si on ne la comprend pas, et que l'on dit qu'on l'aime;
qu'est ce que l'on aime :
Les plaisirs que la personne nous procure ? Mais est ce de l'amour ?
Ce qui peut nous faire prendre "conscience" qu'il y a deux type d'amour:
1- L'amour centré sur soi pour les plaisirs que l'autre nous procure
(mais en réalité ce n'est peut être que de l’égoïsme ?)
2- Et l'amour libre et ouvert ; attentif à l'autre ; pour ce que l'autre est ;
et on souhaite et agis pour que l'autre soit heureux.
Mais si on écoute « trop » l'autre personne; si on la comprend « trop » :
ses qualités, ses défauts, ses comportements, ses attachements, ses plaisirs, ses traumatismes etc...
Est ce que cela risque de déranger l'autre que l'on rentre « trop » dans son monde intérieur,
dans son intimité, voir dans des secrets que la personne souhaite garder pour elle?
Peut être aussi, que l'autre personne peut se sentir moins libre,
si on sais « trop » de choses sur elle ?
On peut avoir envie de l'aider à changer ses comportements, mais avec notre manière de voir.
Mais nous n'avons pas tous les même manières de voir, d'interpréter les choses;
et si l'autre personne à une autre manière de voir et d'interpréter les choses;
l'autre personne n'aura peut être pas envie de changer certains de ses comportements
(même s'ils la font souffrir); par exemple si la personne croit que ses comportements automatiques
viennent de sa personnalité, et qu'elle pense qu'elle ne peut pas se changer.
L'autre personne peut aussi prendre cela comme de l’ingérence sur elle même,
et cela peut engendrer des conflits .
Je crois que seul les personnes peuvent se changer si elles le décident (et le peuvent: car parfois elles sont complètement enfermées dans leurs comportements automatiques incontrôlés et leurs souffrances);
et que l'on ne peut pas les changer de force.
Pour accompagner les autres dans leurs changements ;
on peut répondre à leurs demandes, s'ils pensent que l'on peut leur apporter quelque chose.
Car toute intervention de vouloir changer les autres sans leurs demandes et leurs souhaits,
ne risque t'il pas d'être voué à l'échec, à l'éloignement de l'autre, au conflit ?
et donc d'avoir l'effet inverse de ce que nous souhaitons?
Si on constate un comportement de l'autre qui le perturbe ou génère des souffrances,
et que cela nous gène ; nous pouvons travailler sur notre propre comportement d'être gêné.
Dans ce cas, notre comportement automatique de vouloir changer les autre pour leurs bien;
de vouloir intervenir sur les autres pour que cela aille mieux avec nos valeurs, nos certitudes,
notre niveau de "conscience", notre manière de voir et d'interpréter les événements;
en étant convaincu, comme c'est pour le bien de tous que nous avons forcément raison ;
n'est peut être, en réalité, qu'un attachement à la dictature du bien?
de l’égoïsme pour se valoriser, de la prise de pouvoir sur l'autre?
et cela ne fait peut être (globalement) qu'engendrer plus d'aliénations, plus de souffrances?
et cela ne change peut être pas de manière autonome les autres?
Et si les autres ne sont pas d'accord pour désactiver
certains de leurs comportements automatiques;
leurs comportements reviendront encore et encore.
C'est pour cela que je laisse les autres faire leurs cheminements;
c'est à eux de le faire;
parce que l'on chemine avec ce que l'on est :
avec son niveau de "conscience", ses "intuitions", ses réflexions,
ses décisions, ses actions.
De plus, si une personne veut supprimer de force toutes les souffrances ;
c'est peut être parce qu'elle n'a pas un niveau de "conscience" assez profond
pour percevoir les sens des souffrances.
Par exemple lorsque nous faisons un acte égoïste, non harmonieux pour le bonheur de tous,
s'il n'y avait pas d'alertes, nous continuerions dans notre comportement non harmonieux
pour le bonheur de tous;
et la souffrance est là pour nous alerter que nous avons réalisé des actions générant des souffrances.
(détail du sens de la souffrance au chapitre 29-Le sens de la souffrance).
Les souffrances sont souvent des informations, des alertes, rien de plus ;
à nous d'en comprendre le sens; sinon on trouve la souffrance injuste.
Les autres travaillent sur eux même au mieux qu'ils le peuvent ;
avec leurs niveaux de "conscience", leurs réflexions, leurs "intuitions", leurs décisions, leurs actions.
Si certaines personnes me demandent de les accompagner, quels sont mes attitudes?
-je suis là, en pleine "conscience" dans l'amour libre et ouvert, à les aimer comme elles sont, à les écouter, en liens "subtils" avec elles.
-je les laisse faire leurs propres cheminements, prendre leurs propres décisions avec leurs niveaux de "conscience", leurs fonctionnements, leurs libres arbitres; je les accompagne parfois avec des interrogations, des remarques pour qu'elles laisser émerger leurs propres "intuitions", sans leur dire ce qu'elles ont à faire.
-je reconnais ce qu'elles sont, leurs "consciences", leurs fonctionnements, leurs attachements et l'expression de leurs souffrances.
-j'accepte ce qu'elle sont; j'accepte leurs niveaux de "conscience", je n'essaie pas de les changer, parce qu'il n'y a qu'elles qui puissent le faire;
-je ne me substitue pas à elles, je les laisser vivre les expériences qu'elles doivent vivre, qu'elles décident de vivre, pour apprendre, évoluer; en étant là pour les accompagner si elles le souhaitent; car le mieux pour apprendre ce qu'elles ont à apprendre, pour leurs évolutions, c'est peut être ce qu'elles décident avec ce qu'elles sont, leurs raisonnements, leurs niveaux de "conscience", leurs décisions ?
et si je me sens perturbé par nos échanges;
-je respire, j'approfondis mon niveau de "conscience".
-j'approfondis mon amour pour les "consciences", tout en étant "conscient" en même temps de leurs attachements et leurs comportements; et je fais bien la différence entre ce qu'elle sont: leurs "consciences", et leurs comportement automatiques pilotés par leurs egos.
-je développe mon ouverture, ma tolérance, mon acceptation des libres arbitres des êtres quel que soit leurs niveaux de "conscience".
-je travaille à déconnecter mes attachements dès que nos échanges me font prendre "conscience" d'un de mes attachement.
Leur travail sur eux même est parfois favorisé par un approfondissement de leurs niveau de "conscience", lorsque nous sommes en liens "subtils"; Mais c'est leur liberté de changer, ou de rester comme elles sont ;
et je respecte ce qu'ils sont, leurs libertés, leurs décisions, quel que soit leurs niveaux de "conscience".
En synthèse si je veux la changer; je dois savoir que le meilleur chemin pour qu'elle change, qu'elle évolue,
c'est avec ce qu'elle est, avec son fonctionnement, avec son niveau de "conscience", avec ses décisions;
et pas avec mon fonctionnement, pas avec mes décisions.
Et si je suis en pleine "conscience" en liens "subtils" avec elle, dans l 'amour, en acceptant son libre arbitre;
je l'accompagne à être au meilleur d'elle même dans ses décisions, dans son chemin d'évolution, de changement.